The Barcelona Review

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Jean Paul Daoust

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HOLLYWOOD


Le silence d’un soir d’hiver
La porte close
Le decor oublié
Qu’une perspective de neige
Ce givre de l’heure
Plein d’éclats d’imaginaire
Parce qu’en fait les nuits d’hiver sont noires
Plus noires que les autres
Interminables
J’écris dans la neige
Des mots d’amour qui gèlent
Des mots de solitude pâle surannée
Cet hiver qui me hante jusque dans les os de l’âme
Cette peau si froide sur son sang si chaud
La fête est difficile dans le froid
Les fenêtres ont des airs de téléphones décrochés
La folie
À regarder tant de blanc
Que cet élan fantomatique de vivre
Qu’un vieux film muet
Je suis une star déchue
Prisonnière des archives d’Hollywood.

 

TAXI POUR BABYLONE

                 

HOLLYWOOD


El silencio de una tarde de invierno
La puerta cerrada
El decorado olvidado
Una perspectiva de nieve
Esa escarcha de la hora
Llena de estallidos imaginarios
Porque de hecho las noches de invierno son negras
Más negras que las otras
Interminables.
Yo escribo en la nieve
Palabras de amor que se hielan
Palabras de soledad pálida caduca
Este invierno que me atormenta hasta los huesos del alma
Esta piel tan fría sobre su sangre tan caliente
La fiesta es difícil en el frío
Las ventanas tienen aires de teléfonos descolgados
La locura
Por mirar tanto blanco
Que este impulso fantomático de vivir
Como un viejo film mudo
Soy una star caída
prisionera de los archivos de Hollywood

TAXI POUR BABYLONE


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Le dandy refuse la complaisance. La vulgarité. Il aime que son cerveau danse.Fasse des pointes.Sur les neurones des autres. Pour la sensibilité. Pour rendre l’instant unique encore plus merveilleux. Il aime les corps d’athlètes. Pour voir jusqu’où la peau peut aller. Les orchidées. Ces parasites outrageux.

DU DANDYSME

 

El dandy rechaza la complacencia. La vulgaridad. Le gusta que su cerebro baile.Haga puntas. Sobre las neuronas de los otros. por la sensibilidad. Por hacer el instante único todavía más maravilloso. Ama los cuerpos de atleta. Para ver hasta donde puede llegar la piel. Las orquídeas. Esos parásitos injuriosos.

DEL DANDYSMO

 

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CAÏN


Sur le bord de la piscine
Sous les palmiers de Montaigu
Je t’attends
Comme la piscine l’ange de Bethsabée
Mais tu ne viendras pas
Ni aujourd’hui ni demain
Peut-être même jamais
Je ne m’en guérirai pas
Mais je n’en mourrai pas
Je fixe la paupière bleue du ciel
Figée sur l’oeil aveugle de Dieu
Qui me condamne
Nouveau Caïm figé dans sa tombe ensoleillée

LE CHANT DU CONCORDE

CAÍN


Al borde de la piscina
Bajo las palmeras de Montaigu
Te espero
Como la piscina el ángel  de Betsabé
Pero tú no vendrás
Ni hoy ni mañana
Puede que incluso nunca
Yo no me curaré por eso
Pero tampoco moriré
Fijo la pupila azul del cielo
inmóvil sobre el ojo ciego de Dios
Que me condena
Nuevo Caín inmóvil en su tumba soleada

LE CHANT DU CONCORDE

 

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L’île du point d’exclamation


Obélisque geyser de pierre
En l’honeur d’un DIEU surpris
L’attente puis son envol surprenant
D’un érotisme éloquent.

LES ÎLES DE LA PONCTUATION


La isla del punto de exclamación
Obelisco geyser de piedra
En honor de un DIOS sorprendido
La espera y luego su vuelo sorprendente
De un erotismo elocuente.

LES ÎLES DE LA PONCTUATION

 

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Météore les rêves de refrain
je chante tel un astre
Élise Turcotte 

Delirium

J’ai fait cette nuit un rêve hyperréaliste
Marilyn très triste buvait son Don Pérignon
Apostrophant Edward Hopper
En train de la peindre
Sur le trottoir d’en face en haillons
Judy Garland chantait
Over the rainbow
Puis Elvis et Jim Morrison sont arrivés
Bras dessus bras dessous
Pour se déhancher de façon magistrale
Contre un juke-box au chrome étincelant
Dalida n’en pouvant plus de se tenir à l’écart
Se mit à entonner de sa voix voilée
Il venait d’avoir dix-huit ans
Je vivais avec mes stars préférées
Alive and well and right here
Wow!
Des larmes rhum et cokées m’ont réveillé
Et ont continué de couler
Sur mes toasts saturées de miel
Et de beurre d’arachide
Le savoir-faire de mes idoles
Plus puissant que jamais
N’arrêtait pas de m’éblouir
Ah! ces stars-là quand elles n’en pouvaient plus
Elles allaient plus loin
Inventant l’ultime pose
Devant le kodak de l’immortalité
Frappe-toi le cœur c’est là qu’est le génie
Clamait Alfred de Musset
God bless remerciait Judy
À la fin de son génial concert
Au Carnegie Hall le 23 avril 1961 à New York
Devant un parterre en délire
Au réveil revenant de loin j’observais
Dans le miroir tout ce beau monde se sourire
Et m’envoyer des œillades
À m’en fendre l’âme
Puis Dalida s’est avancé très cariatide
Elle me parle d’abord en arabe
Avant d’entonner Besame Mucho
Pour continuer en français avec J’attendrai
Et pour me faire plaisir elle me chantonne
Nous sommes tous morts à vingt ans
Dans mon verre la Dufresne arrive avec
J’ai besoin d’oxygène
C’est l’apothéose!
Mon verre devient une piscine hors terre
Rendue folle elle lévite montgolfière
Et avale tous les nuages
Je souris Alys Roby en cinémascope
Comme si j’étais nominé aux Oscars
En même temps que Betty Bonnifassi
Un cd pend très Elton John à mon oreille
Dalida chante maintenant Gigi in paradisco
La journée commence bien
Pourvu qu’elle ne finisse pas mal

Jean-Paul Daoust
octobre 2016   

 

Meteora los sueños de estribillo
Canto como un astro
Elise Turcotte


DELIRIO
He tenido esta noche un sueño hiperrealista
Marylin muy triste bebía Don Perignon
increpando a Edward Hopper
mientras la pintaba.
En la acera de enfrente en harapos
Judy Garland cantaba
Over the rainbow
Después Elvis y Jim Morrison llegaron
de bracete para contonearse de forma magistral.
Contra un juque-box de cromo brillante
Dalida no pudiendo quedar al márgen
comenzó a entonar con su voz velada
Il venait d’avoir dix-huit ans
Yo vivía con mis estrellas favoritas
Alive and well and right here
Oh!
Lágrimas de ron y cola me han despertado
y han seguido cayendo
sobre mis tostadas llenas de miel
y de manteca de cacahuete.
La habilidad de mis ídolos
más potente que nunca
no dejaba de deslumbrarme.
Ah! estas estrellas cuando ya no podían más
iban más lejos
inventando la última pose
ante la kodak de la inmortalidad
Frappe-toi le coeur c’est là qu’est le génie
Clamaba Alfred de Musset
God bless agradecía Judy
al final de su genial concierto
en el Carnegie Hall el 23 de abril 1961 en Nueva York
ante una platea en delirio.
Al despertar volviendo de lejos vi
en el espejo a toda esa gente hermosa sonreír
y enviarme guiños
hasta partirme el alma.
Después Dalida avanzó muy cariátide
me habla en árabe para empezar
antes de entonar Bésame mucho
para continuar en francés J’attendrai
y para complacerme canturrea
Nous sommes tous morts à vingt ans
En mi vaso la Dufresne llega con
J’ai besoin d’oxygene
¡Es la apoteosis!
Mi vaso se convierte en una piscina fuera de la tierra
convertida en loca levita montgolfiera
y traga todas las nubes.
Sonrío Alys Roby en cinemascope
Como si estuviera nominado a los oscars
Al tiempo que Betty Bonnifassi.
Un cd pende muy Elton John de mi oreja
Dalida canta ahora Gigi in paradiso
El día comienza bien
ojalá no acabe mal.

Jean Paul Daoust
Octubre 2016

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© Jean Paul Daoust para TBR 2018

Jean Paul Daoust (Salaberry-de –Valleyfield, Québec, 1946) es uno de los poetas  más importantes del Canadá francés. Su obra es de una gran originalidad. Ha recibido las distinciones más importantes de su pais como el Prix du Gouverneur Général en 1990. Autor de más de treinta poemarios y varias novelas  ha dirigido de 1993 a 2003 la revista Estuaire. Miembro de la Union des Écrivains, participa en  emisiones de radio donde da a conocer la poesía de su tiempo. Entre sus títulos cabe destacar Du dandysme, Les cendres bleues, Sexe glamour, Le chant du Concorde, Taxi pour Babylone, Le vitrail brisé,etc.

foto: Mario Savoie

 


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