accueil | navigation                                   barcelona review #16  

biographie de l’auteur | traduction anglaise

2 CHAPITRES DU LIVRE DANS MA CHAMBRE
de Guillaume Dustan

l. Le beau Serge

      On l’a rencontré au Queen, assez tard, à l’heure où il n’y a pratiquement plus que les enragés. Un peu chauve. Un mètre quatre-vingt-cinq, quatre-vingts kilos. Hyper bien foutu. Un sourire perpétuel à base de dents blanches et régulières. Suffisamment jeune. Belle gueule. Visiblement explosé à un truc de très bonne qualité. D’abord on s’est regardés. Puis j’ai dansé en me collant à Stéphane pour l’exciter. Il s’est aggloméré. On s’est donnés en spectacle sur la piste, en faisant semblant de tous se baiser. Ça l’a fait gon?er. J’ai senti qu’il y avait la quantité. Après on s’est décollés. On a échangé trois mots dans le vacarme de la musique. J’ai envoyé Stéphane nous chercher à boire. Je lui ai dit Putain j’ai super envie de te pomper. Il a dit Pas de problème. Il m’a entraîné vers les chiottes. Je me suis dit C’est cool il sait ce qu’il veut. J’ai suivi sans résistance. Aux chiottes ça bloquait, il y avait la queue pour entrer. J’ai dit Bon on fait quoi. Il m’a emmené dans l’angle mort juste à côté de l’entrée. Il a tourné le dos à la piste. Je me suis laissé glisser à genoux par terre. Il a sorti sa super belle bite et je l’ai prise dans la gueule en me branlant pendant cinq minutes. C’était cool. Après j’ai dit Bon il y a mon mec qui nous attend il faut qu’on y aille ok? Il a dit Ok. Stéphane attendait au bar avec les verres, toujours très cool comme d’habitude.
      On s’est assez rapidement mis d’accord sur la marche à suivre. D’abord on passe chez lui prendre une nouvelle drogue américaine que je ne connais pas et qui est paraît-il super pour baiser, et après on va à la maison puisque chez nous il y a du matos et pas chez lui. Je suis déjà à peu près persuadé que ça va être une galère à cause de ce dernier détail, mais il est tellement canon que je ne peux pas imaginer une seule seconde de ne pas me le faire alors que c’est possible.
      Chez lui c’est top. Appart style loft. Télé et baffles dans les chiottes. Meubles classe. Une enveloppe adressée par une chaîne de télé traîne sur le plan américain extra-large de la cuisine. Il met de la trance très fort. Le son est super. On goûte sa poudre. Au bout de dix minutes on est ultra explosés. Il faudrait filmer. On se dessape. Il est sublime. Super bite, très large et longue, grosses couilles pleines de peau. Je le suce. Je lui bouffe les couilles. Il me claque le dos, le cul. Il joue au macho. Ça me plaît. Il fait Tu es une vraie salope, toi, une vraie. Tu me fais bander. Je véri?e. Il exagère. Je suis sûr qu’il ne va pas me sauter mais tant pis. Aux chiottes il y avait une vieille boîte de prophyltex pleine, et prophyltex c’est beaucoup trop serré pour une queue comme la sienne, s’il s’en servait régulièrement dans un cul il aurait des manix large. Ce qu’il y a de bizarre aussi c’est une paire d’escarpins très classe par terre à côté du miroir dans sa chambre. Mais c’est la seule trace de femme dans l’appart. Il est peut-être bi ce con prétentieux. Il me regarde dans les yeux. Je le regarde pareil. On sourit. Il me dit Me regarde pas comme ça, sinon je vais t’épouser. Je lui dis C’est pas de ma faute, c’est comme ça. Il fait Wow wow wow! en tapant dans ses mains pendant que je claque le cul du chouchou pour mettre une ambiance un peu plus sexe. Et puis le chouchou est trop stone et s’endort sur le parquet son fute en cuir aux chevilles. C’est sûr que ce Serge me plaît, c’est comme si j’étais amoureux. Le problème c’est qu’évidemment il ne me baise pas. Juste un coup de queue ou deux, sans capote, comme ça, dans la cuisine aux fenêtres ouvertes, après avoir cassé l’antenne de son téléphone sans ?l en essayant de me la mettre dans le cul. Visiblement ce mec n’a pas l’habitude de baiser. Il est vrai qu’on ne peut pas tout faire dans la vie. Il me dit plusieurs fois qu’il est désolé qu’il est trop stone. Je lui dis C’est pas grave.
      Il s’endort sur le canapé pendant que je le suce. La chaîne joue de l’opéra maintenant, ça doit être ce qu’il écoute d’habitude. Je reste seul, je vais dans sa chambre, je mate les quelques livres, une méthode pour avoir un corps parfait et comment l’entretenir sous la table de chevet, les k7 vidéo sous la télé en face du lit, pas de pornos ou alors ils sont bien cachés, une commode de slips, caleçons, chaussettes, foulards. Tout est parfait. Les slips sont parfaits. Les caleçons sont parfaits. Les chaussettes sont parfaites. J’essaye un slip bleu pas mal, puis un jock-strap, j’avais presque le même, pas bien, puis un vieux nikos hyper bien coupé qui me va super bien. Je le mets dans mon blouson, puis je cherche un contenant pour la poudre. Je trouve une boîte de pellicules vide sur son bureau. Je prélève mon petit cadeau. Je bouffe une tranche de pain de son. Il n’y a rien d’autre dans le frigo. L’opéra tourne toujours. Je réveille Stéphane. Ça va ? Il est ok. Je laisse un mot pour le beau Serge, avec notre numéro de téléphone. Dehors il fait beau. Je mets mes lunettes de soleil. Les rues s’animent déjà. On rentre. Stéphane conduit. Parking. Pains au chocolat. Croissants. Le fils du boulanger est toujours notre fan. C’est bon de rentrer à la maison. Alors on fume un pétard. Et je baise Stéphane.
      Il appelle vers sept, huit heures du soir. Allo, c’est Sergio man. C’est comme ça que je l’avais appelé dans le mot. Il va à un dîner mais on peut se retrouver plus tard. Il est bizarre. Il dit Je rappelle à minuit. Bon c’est normal, à trois c’est toujours un peu compliqué. Pour une fois qu’il y a quelqu’un qui m’intéresse. Qui m’impressionne. Le salaud. Je suis sûr qu’il ne va même pas rappeler.
      Il rappelle, mais à une heure et demie. Ça s’annonce mal. Il s’excuse. J’abrège. Son dîner n’est pas fini, est-ce qu’on peut se retrouver à trois heures aux Folies, en fait non plutôt à trois heures et demie ? Je dis Ok. Je raccroche. Je dis à Stéphane Bon j’ai trop envie de baiser juste une fois pour de vrai avec lui. Il faut que j’y aille. Stéphane dit que ça n’est pas un problème.


2. Rendez-vous

      Je suis aux Folies Pigalle. Il y a une fille très belle avec un t-shirt rose vif ultra moulant marqué Babie en argenté. Elle danse hyper bien. Elle est aussi flash qu’un pédé ou qu’un black. Il est trois heures. J’ai pris un quart d’acide, trois lignes de coke, fumé deux pétards et bu une bière à la maison avant de sortir. Défoncé, mais pas trop. Je cause avec le taxi. A la porte des Folies, il y a un mec avec qui on avait fait un plan à trois avec Quentin il y a des années. Il me dit Salut t’es avec quelqu’un ? J’ai un coup de parano, je ne comprends pas ce qu’il veut dire, je lui dis Non je suis seul, tu me laisses entrer ? Il a l’air un peu surpris, mais il doit voir que je suis stone. Une fois rentré je me dis Evidemment qu’il ne va pas jeter quelqu’un qu’il connaît, et je me dis Putain c’est sympa, je connais le portier des Folies. Ce genre de truc m’impressionne. Je sais c’est nul. Après à l’entrée, il y a un des organisateurs, un chinois hyper grand et maigre qui fait par ailleurs des t-shirts provoc. Je l’ai croisé à un fashion show où m’a emmené mon copain Georges. Le chinetoque se plie en deux sur moi pour me faire une bise molle. Salut ! Je me paye une bière. Je fume une clope. Je danse.
      Ce soir je ne connais absolument personne à l’intérieur. Aucun pote, coup, personne avec qui j’aie déjà échangé plus de deux phrases. Ça me stresse un peu. En plus l’acide est fort. Ça me fait mal au dos et ça me tire sur les zygomatiques et je suis hyper speed et de temps en temps j’ai un peu le souffle court et des bouffées de chaleur. Je me calme en me disant que c’est toujours comme ça l’acide. Il y a aussi les côtés positifs, la lumière et les couleurs sont à peu près dix fois plus réelles qu’en réalité. Comme je fais un bon trip je ne peux pas penser plus de deux secondes à quoi que ce soit de désagréable. Ma seule véritable préoccupation c’est ce que je ressens et la nécessité absolue de bouger pour me décharger de l’énergie vraiment excessive que ça me donne.
      Trois heures seulement. J’ai décidé d’y aller à deux heures et demie pour être sûr de ne pas le rater. Ça me plaît de faire la midinette. La musique est bonne, le son est meilleur qu’avant, alors je danse. Quand je prends de l’acide ça me détend le dos de danser. D’abord je me chauffe, et puis quand je suis bien chaud je monte sur le podium, j’enlève mon t-shirt, je danse torse nu, en jean, bretelles sur les cuisses, rangers. C’est bien d’avoir de grosses chaussures quand on a tendance à tituber.
      Et puis la musique devient moins bonne, trop hardcore. Je redescends. Je suis trempé de sueur. Je vais aux chiottes me rafraîchir. Long couloir rose. Il y a des beurettes qui excitent d’autres beurs. Une nana prétend qu’elle peut pisser comme un mec, à l’urinoir. Je n’arrivais pas à pisser de toute façon, alors je me dégage pour qu’elle nous montre. Elle y va, elle se débraguette, et puis elle se dégonfle. Ça jacasse un peu agressif, c’est la drague beur. Je vais me vider dans les chiottes fermées qui se dégagent à ce moment-là. Je me dis qu’ils n’auraient pas dû les laisser entrer, ça ambiance bizarre avec les beurs.
      La soirée est hyper réussie je trouve. Il n’y a que des beautiful people qui dansent bien, tout le monde a l’air émerveillé, total défoncé ou bien très nouveau dans le monde de la nuit, ou même les deux. Rien à draguer. Trop fashion. Enfin sous acide ça passe. L’acide je n’aime pas trop ça, je trouve que c’est trop fort, mais bon il faut reconnaître que ça donne bien la pêche. Dès que la musique est un peu moins trance hardcore, je redanse à fond. Le dj est hyper fort, il enchaîne deep disco remue-du-cul, trance plus poussée, jusqu’à ce que ça soit vraiment un peu trop, on commence à se démobiliser, hop ça recommence. Les mecs crient de douleur quand il casse le rythme exprès au milieu du mix. Je fais une pause. Escaliers. Coursive. Bar. Je suis couvert de sueur, un peu hard pour l’endroit, on ne me sert pas tout de suite, mais finalement c’est ok, le gin-get est copieux.
      A quatre heures moins dix il n’est pas venu. Je ressors seul. Je fais le tour de la place Pigalle. J’ai la rage. A l’entrée du Transfert le portier me sourit. Stéphane est là, avec ses grands yeux doux et un débardeur de salope échancré jusqu’aux tétons. Je lui roule une pelle et puis je dis Ça va minet ? Il dit Non, je m’emmerdais un peu. C’est le bordel. L’anniversaire du Transfert. Rien de pire que la fête dans un endroit sm. Du gâteau passe dans des petites assiettes en papier. Personne n’en veut, mais les mecs les plus près du bar se forcent pour être polis. Le barman fait sa crise Vous n’en voulez pas du gâteau messieurs ? Eh bien je vous signale qu’il y a plein de gens dehors qui en voudraient.
      Je fais un tour au fond de la backroom, je suce un peu le skin qui traîne à poil dans le lavabo à pisse, mais en fait ce qu’il veut c’est que je lui pisse dessus, et j’ai pas envie de pisser. Je me casse. Je me fais un peu embrasser, faire les seins par deux autres mecs. Je fais pareil. Le mec en face de moi me met deux doigts dans le cul. Je me reculotte. Je me retourne. Il y a un mec en face de moi que je connais, mais ça ne s’est pas fait. Il sort tout le temps mais il ne baise pas beaucoup je crois. Il regarde ma queue, je me branle un peu devant lui pour me marrer. Après ça je discute avec un petit skin qui ressemble à une souris. Il est hyper doux. Je lui dis Tu me donnes envie d’être méchant. Il fait Ah oui ?, plein d’espoir. Mais je ne suis pas très convaincu, je ne le trouve pas assez salope. Il le sent aussi, et on se laisse. Je retrouve Stéphane au bar. On se prend des giclées de champagne dans la gueule. Ça commence à devenir lourd. On décide de se casser.
      Je suis nase dans la voiture. Stéphane me dit cinq ou six fois qu’il a envie de sexe. Je ne réponds pas. A la maison quand on se dessape, la moquette autour du lit se couvre de confettis. Je dis à Stéphane Si tu veux te faire baiser je peux le faire. Il n’a pas l’air d’y croire. Je demande Est-ce que t’as le cul propre ? Il dit Oui. J’attrape une olla, on n’a plus de manix large, mais olla j’aime bien, c’était celles qu’on utilisait du temps de Quentin. Elles sont assez épaisses, mais très souples et douces. Je le tire d’abord dans les chiottes, debout devant la cuvette, je lui fais mettre la tête dedans et je le baise. Puis je le ramène dans la chambre et je le baise au lit par-devant, puis par-derrière. Ça dure longtemps, et c’est vraiment pas mal, je rentre et je sors, son cul fait flotch, flotch, flotch très fort, il râle, ramassé sous moi. Je commence à débander parce qu’il est trop large. Je continue encore un moment. Et puis il faut qu’on arrête parce que j’ai trop débandé. On va se laver les mains. Je lui propose de me baiser. Il dit qu’il a envie de pisser. Je me fous dans la baignoire et il me pisse dessus et puis je ne me lave pas et on retourne sur le lit, de toute façon le drap est déjà bien avancé. La baise est super. Profonde. Longue. Je me laisse baiser comme jamais. Je trouve qu’il assure de plus en plus. Et puis il devient évident qu’on est trop stone pour arriver à jouir comme ça. Je cherche ma montre. Il est dix heures, ça fait quatre heures qu’on baise. On se finit à la paresseuse, il me bouffe les couilles, je jouis et puis je lui propose de lui travailler le cul de la main gauche parce que la droite est pleine de sperme. Il explose. On fait un câlin. Je roule un dernier pétard. Il s’endort. Je fume la moitié et puis je me rends compte que je perds conscience alors je pose le pétard et je m’endors.
      Au réveil je suis vert du lapin d’hier. On regarde la télé. J’essaye de résister et puis je finis par appeler Serge vers sept heures du soir. Répondeur. Je parle au cas où il filtre. Il décroche.
      –Oui ?
      –Salut c’est Guillaume.
      –Salut, ça va ?
      –Non.
      –Ah... Je suis avec des gens là. Avec ma maman.
      –C’est bien.
      –C’était bien hier soir ?
      Je réfléchis.
      –C’était décevant. C’est-à-dire que je ne savais pas que tu n’allais pas venir.
      –Moi non plus je ne savais pas que je n’allais pas venir.
      Silence.
      –Bon, je reprends, tu es avec du monde et puis je n’ai pas grand-chose d’autre à te dire. C’est à toi de voir.
      –Je te rappelle.
      –Ok.
      Je raccroche. Ce mec m’écœure. Je dis à Stéphane Tu te rends compte qu’il me pose un lapin et que c’est moi qui le rappelle ? Mais c’est aussi ça qui est bon. D’être impressionné. De le montrer. Comme une salope. Mais pas trop. J’étais content de C’était décevant. J’espérais qu’il avait compris que je voulais dire à la fois qu’il était décevant et que j’avais été déçu. Je voulais qu’il ait un peu les boules. Mais en même temps je voulais toujours me le faire. Sa peau ultra douce. Ses muscles parfaits, ni trop ni trop peu. Beau.

© Guillaume Dustan

Dans ma chambre © P.O.L éditeur , Paris. 1996

traduction anglaise

Cette nouvelle ne peut être archivée ou distribuée sans la permission expresse de l’auteur et de la maison d’édition.

biographie de l’auteur

G. DustanGuillaume Dustan est né en 1995, ou 96, en écrivant, puis en publiant, Dans ma chambre (P.O.L, septembre 1996). Avant, il y avait une autre personne, très malheureuse. Dépressive, séropositive. Après il y avait toujours la dépression et la séroposition, mais ça allait déjà mieux. Une appréciation paranoïaque et mégalomane du retentissement de son premier ouvrage ayant conduit Guillaume à quitter son emploi, il se hâta d'écrire pour faira avancer sa nouvelle carrière. Je sors ce soir (P.O.L, septembre 1997) ne fut pas le best-seller pour lequel il avait si souvent consulté l'oracle, mais contribua à affermir son image de jeune écrivain gay à suivre. Ayant dépensé en extasys et en téquilas-champagne tout l'argent de la bourse qu'il avait reçue du Centre national du livre, Guillaume se trouva bien dépourvu à la fin de l'année (et en plus il avait une grosse bronchite qui ne se soignait pas à cause de ses excès). Sans se décourager, il proposa à son éditeur, P.O.L, de créer une collection de livres gay qui pourrait le faire bouffer (lui, Guillaume). P.O.L le dirigea vers Balland, maison amie. Nouvelle casquette pour G.D. Retiré chez sa mère, à la campagne, G. écrivit son troisième roman, tout aussi purement autobiographique que les deux premiers: Plus fort que moi parut en juin 1998 (toujours chez P.O.L). A l'automne, G.D. lançait les grandes manoeuvres pour le centre communautaire qu'il voulait créer, la Gaie maison pour tout le monde. En janvier 1999 il publiait Nicolas Pages, son premier véritable succès de librairie. En février de la même année, la collection chez Balland (Rayon Gai) démarrait. En 2000, G.D. réalisait son premier film, centré sur la figure dudit Nicolas Pages, écrivain et artiste conceptuel (et ami de G.D.), ainsi que sur celle de Nan Goldin (R House, coproduit par Postmodern classic videos et Arte). L'an 2000 fut une grande année pour G.D., d'abord avec la sortie d'Innocente, son premier best-seller (400 000 ex.). Puis avec l'ouverture de la Gaie maison, sous les auspices éclairés d'Elisabeth Lebovici, sa première présidente. G.D. annonça sa décision de renoncer à l'écriture. En 2003 sortit son premier long-métrage, Rajneesh, produit par Jodie Foster et joué par Bill Clinton (...).

navigation:                                                                           e-mail barcelona review

accueil | Qui sommes-nous? | home (anglaise) | índice (espagnole) | índex (catalan) |

www.BarcelonaReview.com